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Une volonté partagée de mieux habiter l’École

photo de Sidi Soilmi lors de son discours de grand témoin dans le cadre du séminaire Terrains d'Apprentissage 2022

Sidi Soilmi, responsable de la cellule ministérielle dédiée au bâti scolaire, a clôturé en qualité de grand témoin le séminaire Terrains d’Apprentissage #2022. Organisé par la cellule lyonnaise Bâti et Espaces d’Apprentissage en partenariat avec la cellule nationale et les académies de Créteil et de Versailles, ce séminaire s’est tenu à l’IFÉ-ENS de Lyon le 17 novembre dernier en présence de 120 participants.

« Rappelons nous comment l’école est née en tant que lieu ». C’est par ce questionnement que Sidi Soilmi introduit son propos, en s’appuyant sur les figures historiques de l’éducation dont les bustes et les photos ornent la galerie de l’Institut français de l’Éducation.

Hall de l’IFÉ-ENS de Lyon

Comment est née l’école en tant que lieu ?

Il faut en effet se rappeler que l’École en tant que lieu est d’abord un projet politique. Il a d’ailleurs correspondu à des projets politiques pluriels au fil de l’histoire française. Le lycée napoléonien – un par département – a été conçu comme lieu de formation d’une élite dans un cadre très militaire. La construction des établissements scolaires a ensuite répondu, au lendemain de la seconde guerre mondiale, à une nécessité de reconstruction, après avoir répondu à une volonté de faire de l’École un lieu de promotion du pouvoir politique sous une IIIème république en difficulté. Dans les années 1970, l’architecture scolaire a été avant tout guidée par la nécessité de bâtir rapidement et d’industrialiser les méthodes et les modèles en réponse à la massification scolaire.

L’école en tant que lieu, la conception de son architecture et de ses espaces, sont donc fortement influencées par le contexte socio-politique. Et aujourd’hui, dans le contexte que nous connaissons, il y a une nécessité à se poser la question du « lieu-École » que l’on a envie de construire. Pour y répondre, ce ne sont ni les ambitions ni les idées qui manquent, comme le montre cette passionnante journée d’échange selon Sidi Soilmi. Une ambition forte en matière de bâti scolaire est indispensable dès lors que l’objectif partagé, qui anime les participants et sans doute tous les acteurs de l’école, est d’élever chaque élève et de lui apporter des connaissances et des compétences pour la suite de sa vie.

Pour autant, il semble important de garder une forme d’humilité en se rappelant que l’École s’inscrit dans une histoire et que ses acteurs s’inscrivent dans un existant. Existant en terme de patrimoine scolaire, et existant en terme de décentralisation, avec un écosystème actuel hérité de la décentralisation opérée depuis un demi-siècle, et même deux siècles en ce qui concerne les écoles primaires. 

Aujourd’hui – la mise en place d’une cellule ministérielle nationale dédiée au bâti scolaire et d’un réseau de référents académiques en témoigne – on observe une remobilisation de l’État sur cette question et une volonté nouvelle de portage politique. Le précédent ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a beaucoup parlé de bâti scolaire, et la question du bâti scolaire en lien avec l’adaptation au changement climatique et avec le bien-être a aussi été évoquée dès les premières déclarations publiques du nouveau ministre Pap Ndiaye. La première ministre Elisabeth Borne a également abordé ce sujet dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale et le président de la République Emmanuel Macron a récemment évoqué les « classes flexibles ». 

Le levier partenarial pour mieux habiter l’École

La volonté politique d’investir la question du bâti scolaire au niveau de l’Éducation nationale n’est pas isolée. Loin s’en faut car on observe une réelle volonté de la part des collectivités territoriales, depuis plusieurs années et dans le cadre de leurs compétences. La présence de nombre d’entre elles au séminaire Terrains d’apprentissage en atteste, comme l’illustrent également les nombreuses prises de contact de la part de collectivités territoriales auprès de la cellule Bâti scolaire, pour échanger et être accompagnées. Du point de vue de la cellule ministérielle, il est bien entendu que « rien ne se fera sans les collectivités territoriales » et qu’il y a une nécessité de les accompagner sur ce sujet et de soutenir leurs initiatives. 

Les échanges et travaux de cette journée de séminaire montrent par ailleurs que cette indispensable dimension partenariale est loin de se limiter au duo entre l’Éducation nationale et les collectivités territoriales. Le monde de la recherche et les professionnels – architectes, programmistes, bureaux d’étude… – sont en capacité d’apporter beaucoup à cette réflexion et cette dynamique, et c’est précisément cette approche systémique qui permettra d’habiter collectivement le « lieu-École ».  

Cette approche multi-partenariale doit se focaliser et être guidée par la figure de l’élève, qui doit être au coeur de tout ce que l’on fait en matière de bâti scolaire et d’adaptation des espaces. Cette idée, plus facile à édicter qu’à mettre en application, doit orienter les réflexions collective : comment changer notre façon de faire, de réfléchir, de concevoir l’école en mettant l’élève au centre ? Tenant compte du fait que les élèves doivent être associés aux projets, mais ne sont pas toujours en capacité de formaliser leurs attentes et leurs besoins. 

Une dynamique d’acculturation et de formation

La deuxième clef de lecture de cette journée de séminaire, et plus globalement des questions liées au bâti scolaire, est ainsi celle de l’acculturation et des compétences. 

Pour Sidi Soilmi, ce qui ressort de cette journée de séminaire est qu’il existe déjà de nombreuses ressources. Différents guides et documents de recommandation ont été présentés dans le cadre de cette rencontre, et les collectivités ont souvent leurs propres référentiels. On dispose donc d’une expertise française solide, reconnue par l’ensemble des pays européens y compris les pays du nord de l’Europe souvent cités en exemple. 

L’enjeu pour le ministère sur ce sujet est aujourd’hui de veiller à ne pas être « une locomotive qui n’entraine personne ». Il s’agit désormais de mobiliser cette expertise et ces compétences, là où elles se trouvent dans les territoires, dans les académies, dans les établissements pour guider notre action collective et changer le réel. 

Il est à noter que jusqu’à il y a deux ans, aucune action inscrite au Plan National de Formation n’évoquait le bâti scolaire. Ceci est à présent corrigé, avec la mise en place depuis l’année dernière d’actions ciblées. Les académies se mobilisent à leur tour et des actions de formation et d’accompagnement se mettent en place autour des enjeux liés au bâti scolaire.

On a beaucoup parlé lors de cette journée de séminaire du fait de mieux « habiter l’école » pour les enfants et les adolescents mais il y a également une réflexion à mener sur « l’habiter » des personnels. À titre d’exemple, cette école dans le sud de la France qui pensait à supprimer la salle des maîtres car il y manquait des espaces. Or, sans lieux de réunion, de collégialité et de partage, comment faire ?

Indubitablement, la question du « lieu-École » et des façons de l’habiter collectivement est à approfondir, via des espaces d’échange et de rencontre structurants comme les séminaires annuels Terrains d’apprentissage !

La cellule Bâti et Espaces d’Apprentissage remercie Sidi Soilmi d’avoir accepté le rôle de grand témoin dans le cadre du séminaire Terrains d’Apprentissage #2022.

Les actes du séminaire seront prochainement disponibles. Pour ne manquer aucune information, abonnez-vous à notre lettre d’actualité et suivez-nous sur Twitter et sur Linkedin !

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2 commentaires sur “Une volonté partagée de mieux habiter l’École”

  1. bonjour,

    En tant que directrice de l action éducative et des loisirs, je suis très intéressée par ces sujets.

    Serait il possible s il vous plaît de m envoyer des informations, dates de séminaires prochains.

    bien à vous,
    Kamila Setila

    1. Bonjour, nous vous invitons à vous abonner à notre lettre d’information BEA@ctu pour être informée de nos actualités. Le séminaire « Terrains d’apprentissage » a lieu tous les ans en novembre. Entretemps nous proposons des webinaires « Espaces croisés » et des publications régulières (rubriques Actualités, Dossiers thématiques, Dossiers Espaces croisés, etc.). Vous pouvez également nous suivre sur Twitter @BeaCellule. Merci de votre intérêt !

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